Avec ce numéro 13 de notre revue, après sept années de parution continue dans au moins quatre langues, nous changeons notre stratégie de publication. Au lieu d’une revue semestrielle, transform! europe proposera à partir de l’année prochaine une livre annuel, qui correspondra par son contenu aux deux numéros actuels de la revue.
Ce Yearbook, qui paraîtra pour la première fois à l’automne 2014, mettra l’accent sur un thème déterminé et sera complété par des points de vue sur la situation de la gauche en Europe et dans chacun des pays. Nous voulons ainsi poursuivre nos efforts pour constituer, dans la durée, une mémoire des gauches en Europe. Le Yearbook ainsi conçu sera élaboré à travers un processus de travail européen commun, auquel tous les membres et observateurs de notre réseau pourront participer. Il paraîtra dans différentes langues. À travers la coopération avec des maisons d’édition amies, nous voulons organiser la diffusion sur de nouvelles bases et élargir ainsi nos débouchés.
De façon complémentaire, transform! europe proposera à ses amis-es, lectrices et lecteurs et observateurs une nouvelle publication, les « Documents de recherche et de débat » (titre provisoire) qui, à un rythme variable mais au minimum quatre fois par an, présenteront les résultats des recherches impulsées par transform!. Nous avons également l’intention de continuer à développer nos moyens électroniques multilingues, le site Internet (http://transform-network.net/home.html) et les Newsletters (http://www.transform-network.net/fr/newsletter.html). Avec cette nouvelle stratégie, nous ne cherchons pas à réduire nos activités dans le domaine de la publication mais au contraire à les développer, avec une plus grande flexibilité et une plus grande utilité politique pour les acteurs sociaux et les chercheurs critiques.
Cela ne veut pas dire que nous voulons oublier ou remettre en cause les sept années de publication de la revue transform!. Il n’est pas étonnant que les 250 articles environ de 29 pays aient été essentiellement axés quantitativement et qualitativement sur la lutte contre la crise capitaliste, qui a débuté en 2007 surle marché immobilier des États-Unis pour gagner ensuite l’Europe et s’élargir en crise politique du processus d’intégration. Ce que notre revue peut au minimum revendiquer dans ce contexte, c’est le fait que son caractère européen, qui nécessite un processus de travail et de discussion européen, a permis non seulement un échange d’expériences mais a suscité un rapprochement dans les analyses et les réflexions stratégiques des organisations participantes.
Le résultat de ce processus de travail commun est disponible en accès libre en quatre langues sur le site Internet de transform! europe (http://transformnetwork.net/journal/issue-122013.html). Nous voudrions ici saisir l’opportunité pour remercier nos auteurs, notre équipe de traducteurs et de collaborateurs techniques qui s’est étoffée au cours de ces années, ainsi que les lecteurs qui nous ont accompagnés.
Le changement de notre stratégie de publication est le résultat d’une discussion de près d’un an et a été décidé par l’Assemblée générale des 18 et 19 septembre 2013 à Athènes.
Le réseau transform! rassemble aujourd’hui 27 organisations membres ou observatrices de 19 pays européens. Il est aujourd’hui consolidé dans ses structures internes et dans ses relations avec le Parti de la gauche européenne, à qui il est lié. Il continue de développer sa présence active tant dans le champ du mouvement social que dans celui de la recherche critique. Dans quelques domaines politiques concrets, son influence a grandi, de nouveaux partenariats ont été construits, le développement régional est en cours et de nouvelles possibilités se font jour.
Mais, comme l’Assemblée générale a voulu le préciser dans ses conclusions, si nous voulons étendre davantage notre influence, et tout particulièrement si nous voulons relever les défis européens nés de la crise, nous devons faire évoluer nos méthodes de travail et nos structures. Sans renoncer au caractère pluraliste de notre réseau, constitué d’organisations indépendantes, qui fait notre force, transform! doit accentuer son caractère de fondation politique européenne. Cela veut dire renforcer notre institutionnalisation et travailler de façon plus professionnelle, sans pour autant renoncer à ce qui est une autre force de transform!, le recours au bénévolat.
En tant que fondation politique européenne, nous devons être plus exigeants encore dans le choix des sujets qui concernent l’Europe. La division actuelle en deux projets phares : Crises/Crise et stratégies de la gauche européenne s’est révélée féconde et sera poursuivie. En nous appuyant sur les structures de travail existantes et sur les nouvelles possibilités ouvertes par le démarrage très prometteur du réseau « Academia » au sein duquel des chercheurs critiques coopèrent avec transform!, nous devons nous efforcer de produire davantage de matériaux susceptibles d’être diffusés.
Dans cette optique, notre nouvelle publication – les Documents de recherches et de débat – prend une importance particulière. Ces documents devraient être présentés et débattus dans des ateliers, au cours des réunions du Bureau de transform!, à l’université d’été de la Gauche européenne, avec des mouvements sociaux et intellectuels critiques, avec le PGE, le GUE/NGL et, last but not least, avec les directions, les députés et les organes décisionnels des partis de la gauche radicale.
Ce numéro 13 de notre revue, le dernier à paraître sous cette forme, est placé à nouveau sous le signe de la lutte contre la crise capitaliste et ses effets dramatiques en Europe. Ce qui nous préoccupe le plus dans ce cadre, ce sont les possibilités et conditions du changement. Des articles éclairent ces perspectives du point de vue de mouvements sociaux, de syndicats, de la recherche critique mais aussi politique, avec en ligne de mire les confrontations très vives en Europe, mais aussi le quatrième congrès de la Gauche européenne et les élections européennes.
Comme nous le faisons habituellement, nous avons demandé à un artiste de concevoir la Une de la revue et de participer à l’illustration de ce numéro.
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Kostas Christopoulos est artiste athénien spécialisé dans les arts visuels. Il a étudié la peinture à Athènes et à Berlin. Il est doctorant en sciences politiques à l’université Aristote de Thessalonique (voir aussi http://www.kostaschristopoulos.com). Ces illustrations réalisées pour transform! constituent un hommage à John Heartfield (Helmut Herzfeld). Elles associent peinture, collage et dé-collage provenant de journaux et d’autres sources.