Partager équitablement la richesse! – « UmFAIRteilen »

Un large collectif d’organisations et de mouvements sociaux en Allemagne s’est constitué sous le titre umFAIRteilen – Taxe ​​les riches. Il s’agit d’un jeu de mots en allemand dont la sens est : "redistribuer les richesses de manière équitable". La section jeunes du collectif allemand formé de syndicats, d’Attac Allemagne et de quelque 20 autres membres avait appelé à une journée d’action dans tout le pays le 29 septembre 2012.

Les principales manifestations ont eu lieu à Berlin, Bochum, Francfort sur le Main, Cologne et Hambourg. D’autres événements ont eu lieu dans 50 villes (réunions, manifestations, etc.) Au total, environ 40 000 personnes sont sorties dans les rues pour plus de justice sociale et contre les coupes dans les services sociaux et l’enrichissement continu d’une minorité. A Hambourg, le leader de l’opposition grecque et de SYRIZA, Alexis Tsipras, a pris la parole. Des initiatives créatives ont souligné l’injustice croissante en Allemagne et de l’injustice émanant de l’Allemagne.

Dans la période précédant la journée d’action, le soutien n’a cessé de croître. Même les partis au pouvoir dans le passé, responsables de coupes sociales et de la division de la société en personnes démunies et privilégiés, ont exprimé leur solidarité avec les manifestants. Savoir si cela va se retrouver dans leurs politiques futures reste à prouver !

Comparé aux millions de personnes qui manifestaient dans le même temps contre l’austérité et les coupes budgétaires au Portugal, le nombre de participants à la journée d’action allemande est faible. Cependant, il faut noter la réaction des médias, qui constitue un succès dans un pays où la couverture médiatique est de plus en plus acritique et prudente quand il s’agit de remettre en question la ligne politique majoritaire Des coupes budgétaires sévères dans le sud de l’Europe sont toujours considérées comme nécessaires pour les Allemands.

Par ailleurs, la paupérisation a été persistante en Allemagne depuis des années, même si elle a été rampante et justifiée par les médias de façon cynique comme «sans alternative», pour reprendre le mot de la chancelière. Jusqu’ici, une majorité même rétrécie reste sensible à la vieille croyance selon laquelle il faut se serrer la ceinture. Cependant, même le dernier rapport fédéral sur la pauvreté fait de l’accumulation du capital entre les mains d’une poignée de joueurs et de spéculateurs un problème croissant et appelle à un changement. Près des deux tiers de toute la richesse est détenue par moins de 10% de la population en Allemagne. Les Allemands les plus riches possèdent davantage que le montant de toutes les dettes, nationale, celle des Länder et des municipalités, alors que – en raison de l’absence d’un salaire minimum – beaucoup de gens qui travaillent sont à la recherche d’un deuxième ou troisième emploi mal payé pour s’en sortir.

La pauvreté chez les personnes âgées est désormais à l’ordre du jour. Des millions de personnes âgées en Allemagne ne peuvent s’en sortir avec leur pension. Cependant, elles ont honte de se présenter au bureau des services sociaux et préfèrent de façon moins humiliante collecter les bouteilles consignées dans les espaces publics pour améliorer leur petite pension.

Au cours des six dernières années, le nombre de personnes vivant dans la pauvreté a augmenté massivement, de 3 millions à près de 13 millions de personnes !

La Fondation Rosa Luxemburg a contribué aux initiatives dans plusieurs villes, comme à Stuttgart ou à Wiesbaden, avec des conférences, des séminaires et des débats.Nous avons assisté à la manifestation de Berlin et à la cérémonie de clôture avec notre propre stand pour diffuser nos livres, brochures et informations sur la crise européenne et la justice sociale à un grand nombre de visiteurs.