Lampedusa : arrêtez de combattre les réfugiés!

Ces morts ne sont pas le résultat d’une catastrophe naturelle mais celui d’une politique qui menace les réfugiés, considérés comme un risque pour la sécurité, et oublie qu’ils sont des êtres humains vulnérables ayant besoin d’aide.
L’UE mène une sorte de guerre contre les personnes qui cherchent un toit et une vie meilleure. Elle dresse une forteresse contrôlée par FRONTEX et bientôt supervisée par EUROSUR. La conséquence de cette logique sécuritaire est qu’au minimum 20000 réfugiés sont morts en essayant de traverser la Méditerranée. Le PGE condamne les politiques de migration de l’UE et se bat pour une Europe qui donne un toit à ceux qui en ont besoin, une Europe sans FRONTEX et EUROSUR.

La situation chaque jour plus dramatique des migrants et réfugiés dans la Méditerranée est aussi une conséquence de l’intervention de l’OTAN en Libye en 2011. Dans le passé, les représentants de l’UE n’ont pas eu de scrupule à coopérer étroitement avec des régimes comme la Tunisie de Ben Ali et la Libye de Kaddafi pour externaliser le contrôle des frontières et éviter la venue de réfugiés et migrants en Europe. Le PGE a toujours critiqué ces accords de coopération ainsi que la guerre de l’OTAN contre la Libye.

Cette guerre a rendu la situation, déjà horrible, des réfugiés, encore pire. Sous le régime de Kaddafi, les migrants étaient l’objet de pratiques humiliantes, de tortures et de viols dans des camps de détention construits avec de l’argent fourni par l’UE.
Aujourd’hui, ces camps de détention sont toujours en place et la situation y est pire qu’avant. Ils sont encore plus surpeuplés, sans les conditions d’hygiène élémentaires et il n’y a souvent aucune perspective d’en sortir un jour. Ceux qui ne sont pas détenus sont chassés par des centaines de miliciens issus d’anciens groupes de rebelles. Il y a encore autour de 20 000 personnes qui cherchent à commencer ce voyage périlleux dans la Méditerranée depuis les côtes Libyennes.
Parmi ceux qui risquent leurs vies dans la mer, il y a maintenant beaucoup de syriens fuyant une guerre civile sanglante et à qui les Etats membres de l’UE refusent un visa malgré la situation. Ils les empêchent donc d’entrer légalement dans l’UE.
Combattre les trafiquants d’êtres humains, comme la commission l’a annoncé, ne sauvera pas de vie tant que les portes légales d’entrée en Europe seront fermées pour les réfugiés. L’UE est ses pays membres doivent garantir une entrée sécurisée et légale dans l’UE pour les réfugiés et les migrants.

Une meilleure surveillance n’aidera pas plus les peuples; la Méditerranée étant déjà une des régions maritimes les plus surveillées. Beaucoup de réfugiés meurent alors que leurs appels ont bien étés reçus par les navires et les avions militaires ou les gardes-côtes. Les pêcheurs et les autres personnes ayant aidé des passagers en danger de noyade ont été poursuivis et leurs bateaux confisqués. Le PGE salue leur courage et leur respect de l’obligation de sauvetage de personnes en danger. Le PGE appelle les Etats membres de l’UE à arrêter de criminaliser ces personnes solidaires.

Le PGE appelle à une politique juste et humaine en direction des migrants, réfugiés et demandeurs d’asile, ce qui implique la fin des règlements “Dublin”. Nous soutiendrons tous les pas vers des plans concrets de sauvetages en mer qui aideront à sauver les vies des migrants et nous nous opposerons à toute stratégie qui militariserait et externaliserait les réponses à ces mouvements de population.
 Parti de la gauche européenne
 10/10/2013