« Il faut un plan alternatif convaincant »

« Les élections du 20 septembre sont une étape pour le pays et la gauche, SYRIZA. C’est aussi un événement clé pour la gauche européenne ainsi, qui, en dépit de l’embarras causé par les développements rapides après le référendum, continue à observer la gauche en Grèce et ses tentatives pour ré-assumer la responsabilité du pouvoir gouvernemental. Ces élections seront une étape avec un contenu différent et avec des enjeux différents par rapport aux élections du 25 janvier. Le temps est très réduit et les obstacles sont grands, mais nous devons tous organiser la lutte pour gagner; pour un gouvernement majoritaire autonome de SYRIZA, dont la formation ne dépendra pas de l’humeur et des politiques de partis dont le programme est incompatible avec le programme de SYRIZA.

Dans le même temps, nous devons élaborer un plan alternatif convaincant – dont nous ne disposions pas – avec la contribution et la participation de la société et avec une relation significative avec la gauche européenne, nous conduisant hors des mémorandums et les chemins néolibéraux. Nous devons faire confiance au peuple et aux mouvements sociaux radicaux, même s’ils contredisent certains aspects de notre politique. Cette course doit être faite avec comme arsenal les valeurs et les idées de la gauche, avec de la persévérance, mais aussi avec un esprit d’auto-critique vis-à-vis des erreurs qui ont amené la défaite et ont conduit certains à se démobiliser. Notre action quotidienne doit être en permanence imprégnée de l’objectif de transformer la société et l’économie du pays, tel qu’il est perçu par la gauche mouvementiste et radicale à notre époque.

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Le signal envoyé au membre ordinaire ou à un ami du parti était, malheureusement, – en particulier pendant les sept mois de gouvernement SYRIZA – que son seul devoir était de contrôler les décisions du gouvernement et de les soutenir dans la société. Le membre ou l’ami du parti le voyait comme l’aboutissement d’un choix pré-existant de contourner et de faire disparaître le parti à partir de 2012. Il / elle le reliait au le point de vue affirmant la nécessité d’une relation sans intermédiaire du chef avec le peuple, ainsi qu’avec l’hypothèse que les forces des partis agissent comme un fardeau et empêchent le développement de l’influence du gouvernement. Mais les partis de gauche ne sont pas faits par des dirigeants, mais par des principes, des idées, des programmes et les luttes de leur peuple.

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Même au début de ce week-end, nous pouvons envoyer le signal que nous allons mener une action qui va chercher à libérer la société et l’économie grecques du piège du mémorandum et de l’austérité étouffante, qui permettra d’atténuer ou compenser l’impact récessif de l’accord, que nous allons aider les groupes les plus à risque, offrir un espace pour les droits, pour les mouvements et initiatives (autonomes antiracistes, féministes, écologiques, anti-guerre, anti-prohibition, anti-autoritaristes, les initiatives pour les droits des LGBT, des prisonniers, des sans-abri , etc.).

Aujourd’hui, plus que jamais, nous avons besoin d’un parti qui sera un acteur de premier plan dans l’élaboration des orientations de base plutôt que d’un parti désarmé ; un parti avec d’importantes procédures collectives, démocratique dans son fonctionnement, radical, menant une action sociale, faisant de la politique concrète.

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La direction doit se tourner de façon auto-critique vers le parti, vers le peuple. Elle doit refuser ce qu’on lui attribue, à savoir l’arrière-pensée et le projet de diversifier et de changer la base de soutien du parti, une intention complètement différente de la tentative légitime d’élargir cette base.

Nous, les signataires de ce texte, venons du mouvement des 53+, un regroupement qui a oeuvré au sein de SYRIZA et a travaillé pour son unité, son fonctionnement collectif démocratique, et son aile gauche, une orientation radicale et mouvementiste. Nous acceptons la part de l responsabilité incombant à notre parti, même pour les choses que nous n’avons pas empêchées, ou nous n’avons pas essayé d’empêcher par à notre intervention.

Cet événement de deux jours est crucial. Nous sommes convaincus que les réponses collectives qui seront donnés ici influenceront largement le cours du projet et l’attitude de milliers de combattants à l’intérieur et à l’extérieur de SYRIZA.

Allons-nous réussir par notre intervention ? C’est plus difficile mais aussi plus nécessaire que jamais. Cela dépendra de notre effort à tous. »