Démocratiser l’appareil d’État : le cas de la police

Les manières de traiter les différents secteurs de l’appareil d’État néolibéral autoritaire sont ou devraient être au cœur des discussions de tous les partis de la gauche européenne lors de la conception de leur stratégie politique pour la transformation et l’émancipation de la société. Personne ne nie que la police est l’un des principaux piliers de cet appareil, utilisé par les gouvernements comme un bouclier contre tous ceux qui veulent changer l’ordre des choses néolibéral actuel en Europe. Traiter ce problème est une tâche très difficile pour les forces de gauche, car l’objet officiellement déclaré de la police, à savoir la préservation de la sécurité de toutes les personnes vivant dans un pays est à juste titre considéré comme un « droit démocratique », un « bien commun », qui doivent être respectés par ceux qui veulent changer la société.

En un mot, nous sommes à la recherche de propositions non pour déstabiliser, mais pour transformer la police, en tenant compte des « bonnes pratiques » en matière de structures démocratiques et de comportement des forces de police dans divers pays d’Europe ou d’ailleurs. En fait, ce dont nous avons besoin est une étude critique fondée sur des expériences comparatives du passé et du présent, ainsi que des propositions personnelles de l’auteur.

S’appuyant sur les remarques ci-dessus le mémoire de recherche doit être structuré autour de trois questions principales:

1) les paradigmes organisationnels des différents corps de police ;

2) la spécification des objectifs poursuivis dans le cadre de ces différents paradigmes organisationnels ;

3) les cadres de contrôle démocratique de la police.

À partir de ces considérations, voici quelques-unes des questions auxquelles le mémoire de la recherche devrait répondre :

Quelles sont les caractéristiques organisationnelles les plus courantes des forces de police ?

Existe-t-il différents modèles d’organisation traduisant des logiques nationales différentes ? Si oui quelles sont les caractéristiques révélant une vision néolibérale dans l’application de la loi et dans quelle mesure peuvent-elles être compensées par des initiatives plus progressistes?

Quelles sont les politiques spécifiques de la police pour réprimer le crime organisé?

Quelles sont les relations entre les forces de police et des groupes extrémistes d’extrême droite et comment cela peut-il être traité ?

Quelle est la meilleure pratique pour bloquer la formation possible de « coalitions d’intérêt » au sein des forces de police contre un modus operandi démocratique ?

Quels sont les différents modèles de contrôle démocratique des forces de police et comment cela peut-il être mis en œuvre sans entraver leur capacité opérationnelle ?

La longueur du mémoire de recherche doit être de 20 000 mots. Il devra être envoyé d’ici le 15 avril 2014 et sera très probablement discuté au cours d’un atelier organisé par transform! avant la fin de l’année.

L’auteur va travailler en étroite collaboration avec l’Institut Nicos Poulantzas et percevra une rémunération de 3000 euros.

Les candidatures seront examinées par le Bureau de transform! à partir des CV des candidats, et d’éventuels échantillons de leurs travaux dans les domaines concernés. Toue référence sera la bienvenue.

Les candidatures sont à envoyer à info@poulantzas.gr avant le 30 novembre 2013.

Harris Golemis, représentant légal de transform! et responsable du projet « Stratégies de gauche »

Walter Baier, coordinateur de transform!