Construire des Alternatives Rouges-Vertes : les “Biens Communs” sont-ils un défi pour le néolibéralisme?

La sixième conférence internationale organisée par Transform! Danemark sur le thème du développement d’alternatives économiques, sociales et écologiques de gauche s’est tenue à Copenhague le 18 mars. Une fois de plus, la conférence s’est concentrée sur son ambition de transformation sociale pour changer l’Europe et le monde.

Contrairement aux conférences de 2013 et 2014 où les alternatives à la croissance étaient au cœur des discussions, cette édition s’est inscrite dans le sillon des conférences de 2015 et 2016 dans le but de rassembler les alternatives rouges et vertes et de combler l’écart entre les deux traditions politiques, particulièrement au moyen de la problématique des biens communs. Alors qu’apparait au niveau mondial une convergence des alternatives rouges et vertes, nous considérons que les conférences de Copenhague comme une avancée cruciale pour  le travail stratégique et tactique entrepris par transform! europe.

Se concentrer sur les Biens Communs 

Après notre expérience fructueuse de la conférence de 2016 où la problématique des biens communes avait été discutée comme une partie intégrale des alternatives économiques et écologiques que nous souhaitons développer, nous en avons fait le sujet central de la conférence de cette année. Nous avions décidé de traiter le sujet à travers différentes perspectives, notamment « comment utiliser les biens communs pour transformer la société et quelles sont les limites d’une telle perspective ?». Cette conférence a été un véritable succès. Nous avons même réussi à incorporer les biens communs dans notre débat général sur les alternatives et les perspectives stratégiques rouges et vertes de nos conférences. Cependant, il nous a fallu tout de même conclure, qu’ici, au Danemark, il reste difficulté de débattre des biens communs dans les conférences. Dans le pays, le potentiel politique des biens communs est seulement discuté dans des cercles politiques fermés ou par des chercheurs. Le nombre de participants était en baisse par rapport aux éditions précédentes avec notamment une baisse de la fréquentation chez les jeunes. Cela reflète bien notre problème. Nous avons besoin de plus de temps et de discussions avant d’être capable de se concentrer sur les enjeux politiques des biens communs. Dans le futur, cette problématique sera intégrée dans les thèmes plus larges des conférences et des débats. Il nous faut plus de débat sur les privatisations conduites par les municipalités et l’Etat et sur la remunicipalisation, enjeux clefs au Danemark et faisant partie indirectement du débat sur les biens communs.  Enfin, nous croyons qu’en ces temps de crise nous devons soulever de nouvelles discussions sur les moyens de défier et briser le système actuel, origine de tous nos problèmes.

Comme l’an dernier la façon dont nous avons organisé les débats a été reçu positivement : une plénière le matin et deux séminaires en parallèle l’après midi. EN plus de Transform!Danmark et transform! Europe, la conférence était co-organisée par

Enhedslisten/L’alliance Rouge-Verte, le parti de gauche radicale danois, un certain nombre d’organisations de gauche et écologiques, notamment une association d’éducation populaire. Certaines revues et périodiques ont également participé à l’organisation.

Intervenants et Sujets

Plénière du matin: « Défendre les biens publics et transformer la société »
  • Tom Kucharz (Ecologistas en Acción, Espagne): Comment utiliser les biens communs pour défendre les biens publics et transformer la société
  • Satoko Kishimoto (Transnational Institute, Amsterdam): Se réapproprier les services publics comme biens communs : stratégies pour la remunicipalisation et démocratisation.
Séminaire 1: “The dangers of extraction – keeping raw materials in the ground”
  • Sukhgerel Dugersuren (Diretceur de Oyu Tolgoi Watch, Mongolie): l’extraction en Mongolie
  • Jens Heinrich (Inuit Ataqatigiit, Groenland): Perspective historique sur les ressources minérales au Groenland. 
Seminar 2: « Biens Communs et Coopératives- la lutte contre la privatisation »
  • Chantal Delmas (transform! Groupe de travail sur les biens communs, France): Comment intégrer les biens communs au sein des luttes du mouvement ouvrier et du mouvement social ?
  • Julieta Paredes (Mujeres Creando, Bolivie): Les femmes créant des communautés
  • Fred Freundlich (Faculty de Commerce, Université Mondragon Pays Basque, Espagne): les Biens Communs au cœur de l’économie ? Perspectives potentielles à travers l’expérience de la coopérative de Mondragon.

Documentation

Les discours écrits et les présentations sont présents sur : www.transformdanmark.dk

Retrouvez les résultats des travaux de la conférence sur le PDF à télécharger sur votre droite.