Le séminaire organisé dans le cadre du programme prioritaire de transform! Europe sur les stratégies de gauche traite des démocraties polarisantes et des partis de gauche au carrefour de la crise économique et politique.
Le renouveau de la rhétorique d'extrême droite dans toute l'Europe pose une fois de plus la question de la stratégie de gauche contre le fascisme. Les deux sessions proposées visent à approfondir la discussion sur la question des discours et des agendas de l'extrême droite. Un accent particulier sera mis sur la voie par laquelle les concepts associés aux valeurs conservatrices traditionnelles telles que la patrie, la nation, la sécurité et la famille sont intégrés dans les politiques identitaires de l'extrême droite.
Compte tenu du fait que ces concepts sont revenus au premier plan du débat politique actuel et plus généralement de l'opinion publique européenne et, indépendamment du travail de conviction politique, la question se pose de savoir si la gauche est en position de les transformer en sa faveur ou au moins d'y faire face efficacement.
Une autre question cruciale à poser est l'infiltration de l'identité et de la culture d'extrême droite dans les catégories sociales précédemment rétives, comme les jeunes. Après avoir été un bastion de la gauche au cours de l'après-guerre, certaines parties de la jeunesse semblent adopter aujourd'hui les idéaux de l'extrême droite. Comment la gauche peut-elle reconquérir son hégémonie dans cette catégorie sociale ?
Traditionnellement, l'idée européenne a été associée étroitement avec celle de démocratie libérale au niveau des États membres. Cependant, le processus d'intégration européenne et son orientation nettement libérale a mis de plus en plus en cause ce credo ancien. Les politiques autoritaires ont regagné du terrain, notamment chez les élites européennes ; une tendance renforcée par les exigences liées à la crise actuelle du capitalisme. Dans ce contexte, les institutions européennes se défendent contre les processus démocratiques et reproduisent leur pouvoir à travers les États-nations. Ce processus est la conséquence des politiques d'austérité auxquelles se sont ralliées les élites européennes et le résultat final est un tournant autoritaire au niveau des États-nations, en particulier dans ceux soumis à des ajustements drastiques pour maîtriser leurs déficits publics. Ce nouveau tournant autoritaire, dont la source principale se situe au niveau des institutions européennes, introduit de profonds changements dans les relations entre les États-nations et les institutions européennes sous deux aspects.
Le premier est le retour de la « nation » dans l'agenda politique. En cherchant à mettre en œuvre leur nouvelle realpolitik dans le contexte de l'autoritarisme, les élites européennes veulent faire revivre une Europe basée sur les antagonismes nationaux, ce qui constitue un processus de désintégration. Une question ancienne refait alors surface : comment la gauche aborde-t-elle le concept de nation ? Le deuxième aspect concerne les évolutions au sein des démocraties au niveau national. De vieux clivages politiques s'atténuent alors que de nouveaux apparaissent à propos des politiques d'austérité mises en œuvre dans les États-nations. Cela conduit, notamment dans les pays du Sud, à l'émergence de nouveaux acteurs politiques comme acteurs clés dans le système des partis politiques, l'Italie constituant un cas exemplaire. Comment la gauche peut-elle tirer profit de ces nouveaux développements ?
Vendredi, 26 avril
11.00-12.45
Session 1A: La stratégie de l'extrême-droite pour l'hégémonie : concepts clés, agenda politique, discours
Moderateur : Haris Golemis (NPI)
René Monzat (France): Une réponse au défi que les concepts clés de l'extrême-droite constituent pour la gauche (identité nationale, sécurité, statu quo, etc.)
Friedrich Burschel (Fondation Rosa Luxemburg, Allemagne) : L'appel de l'extrême-droite à la jeunesse : dimensions culturelle, sociale et psychologique (militarisme, violence, inégalités, formes d’organisation, racisme, crise)
Discussion
12.45-14.00 Déjeuner
14.00-15.45
Session 1B: La gauche peut-elle reconceptualiser des notions celle de nation, de sécurité, des valeurs familiales ?
Représentants of:
Transform! Italia (Italy)
Left Forum (Finland), tbc
Discussion
15.45-16.00 Break
16.00-17.45
Session 1C : Stratégies de la gauche contre l'extrême-droite
Représentants de Espaces Marx (France)
Karoly György (MSF-OSF Secrétaire international, Hongrie)
Haris Triandafillidou (NPI, Grèce)
Discussion
19.00-21.00
Evénement public : Comment combattre efficacement le nationalisme et l'extrême-droite en Europe ?
Lieu : University of Vienna
Walter Baier (transform! europe)
Haris Triandafillidou (NPI)
Elisabeth Gauthier (Espaces Marx)
Karoly György (MSZ-OSZ international Secretary)
Petter Nilsson (CMS-Coordinator)
Samedi, 27 avril
9.00-10.45
Session 2A : Réponses nationales à la crise : défis pour la gauche
Derek Weber (Université de Vienne) : Comment les élites capitalisent-elles sur le concept de « nation » ? La gauche peut-elle retourner le concept de « nation » en sa faveur ? Existe-t-il des exemples de ce type dans l'histoire de la gauche ?
Roberto Biorcio (professeur associé de sociologie, Université de Milan) : Nouveaux acteurs politiques dans des démocraties polarisées. Le cas de Beppe Grillo est-il le début d'un succès durable ? Perspectives pour la gauche.
Discussion
10.45-11.00 Break
11.00-12.45
Session 2B : L'Europe au bord de l’autoritarisme
Représentants de :
RLS (Allemagne)
CMS (Suède), tbc
Society for European Dialogue (République tchèque)
Discussion
12.45-14.00 Déjeuner
14.00-15.45
Session 2C : Priorités et stratégies pour la gauche contre le nouvel État autoritaire
Représentants de :
FIM (Espagne), tbc
Cul:tra (Portugal)
Association Culturelle Joseph Jacquemotte (Belgium), tbc
Discussion
16.00-18.00
Conclusions
Table ronde : Au-delà de l'autoritarisme et de l'extrême-droite : Consolider le pôle de gauche dans les démocraties polarisées.
Introduction et modération: Panayotis Pantos (NPI, Grèce)