La plus grande crise du capitalisme depuis la Grande Dépression est, depuis la faillite de Lehman Brothers en Septembre 2008, entrée dans sa sixième année. Pourtant, en dépit d'attentes élevées au début, la gauche n'a pas été en mesure de capitaliser politiquement sur la crise. Durant cette période, des mouvements de protestation ont surgi des États-Unis à l'Espagne, de l'Islande à la Bulgarie, mais à l'exception notable de la Grèce, ils se sont jusqu'ici montré incapables de contester de manière significative l'hégémonie des forces visant la perpétuation du statu quo . Le néolibéralisme a survécu aux prophéties annonçant sa disparition et s'est accentué dans ce qui semble être des cycles d'austérité sans fin, de privatisations et d'attaques de plus en plus flagrantes sur le travail.
Dans les Balkans occidentaux et la plus grande partie de l'Europe de l'Est, la crise et les politiques qui sont mises en œuvre en réponse ressemblent à un retour inquiétant vers un passé très récent. Bon nombre des caractéristiques de la « récession de transition", qui a englouti la plupart des anciens pays socialistes au début des années 1990, sont maintenant de retour et semblent s'établir eux-mêmes comme nouvelle « norme » pour l'Europe de l'Est. Ceux qui avaient cherché refuge dans l'Union européenne trouvent maintenant que ce projet lui-même est truffé de contradictions profondes et d'asymétries structurelles. La logique de l'intégration par la concurrence plutôt que par la « levée simultanée de tous les bateaux" annoncée par la théorie économique orthodoxe, a produit un clivage centre-périphérie au plus profond de l'Europe elle-même. La concurrence libre sur le marché, en bref, a eu pour conséquence les résultats que ses critiques de gauche ont toujours annoncés.
Malgré cela, la gauche reste faible et marginalisée, surtout dans les pays issus de l'ex-Yougoslavie. Le poids de la déception historique liées aux expériences socialistes du 20 ème siècle a longtemps contribué à faire taire toute critique raisonnée du capitalisme dans l'Europe de l'Est dans son ensemble, tandis que les perspectives et les promesses de l'intégration européenne légitimaient la restauration capitaliste.La crise aurait pu révéler des fissures dans cet édifice, mais - comme la montée de l'Aube dorée en Grèce et de Jobbik en Hongrie le montrent - sans progrès de la gauche, ces ouvertures potentielles peuvent faciliter la réapparition de formes radicalisme de droite, longtemps considéré comme une chose du passé.
L'objectif de cette conférence est de contribuer à clarifier les causes de la (des) faiblesse(s) actuelle(es) de la gauche à la fois dans la région et en Europe et de débattre des conditions, possibilités et stratégies pour en finir à ce qui s'apparente à des décennies de recul historique.
Retrouvez le programme et les résumés en Pdf à droite (Documentation)
Mardi, 17 Octobre
Goethe-Institut
18.00 – 19.30 Exosé
Benjamin Opratko, Hégémonie et néolibéralisme autoritaire
Vendredi, 18 Octobre
Goethe-Institut
10.00-11.30 Premier panel
Tomislav Medak, Société civile et travail politique – quelques réflexions sur les contraintes structurelles
Danijela Dolenec, Les biens communs eu principe d'une gouvernementalité socialiste
12.00-13.30 Deuxième panel
Luka Bogdanić, Comment perdre la lutte des classes – la métamorphose du Parti communiste italien
Anej Korsika, Dialectique mouvements/partis
16.30-18.00 Troisième panel
Dora Levačić, Le féminisme entre travail rémunéré et non rémunéré : implications politiques
Iva Marčetić, D'abord prenons le pouvoir
18.15-19.45 Exposé
Mario Candeias, Organisation moléculaire et dilemmes stratégiques : la mobilisation sociale dans la crise
Samedi, 19 Octobre
Faculté des sciences humaines et sociales
10.00-11.30 Quatrième panel
Ágnes Gagyi, La politique hongroise en 2013: coalitions économiques et sociales
Aleksandar Stojanović, Quelques notes sur la dynamique historique du contexte politique serbe et ses conséquences sur la construction de la gauche
12.00-13.30 Cinquième panel
Vuk Vuković, Organisations et partis de gauche : « Penser petit » vs « Penser grand »
Jovica Lončar, Développer les syndicats : quelles sont les bonnes solutions ?
16.30-18.00 Sixième panel
Ovidiou Tichindeleanu, De la coexistence dans l'opposition à la libération en Europe de l'Est
Madlen Nikolova, A propos de la gauche post-socialiste
18.15-19.45 Exposé
Panagiotis Sotiris, Grèce : luttes sociales, crise politique et les défis pou la gauche.