La commémoration du centenaire de la Première Guerre mondiale nous donne l'occasion de nous lancer dans une série de conférences sous le titre général « Pourquoi changer le monde ? La gauche au 20e siècle : choix stratégiques et conjonctures historiques ». Les entretiens sont organisés par l’Institut Nicos Poulantzas et les Archives d’Histoire sociale contemporaine.
Les contemporains de la Première Guerre mondiale la considéraient comme « la guerre pour en finir avec toutes les guerres ». La croyance en la perspective de traiter par la guerre les conflits d'intérêts entre les Etats, sur la base de l’émergence du principe des nationalités, renforçait cet espoir. Avec le privilège de recul, nous pouvons maintenant dire que ces croyances ont fait la preuve de leur irréalisme. La guerre a provoqué la dissolution des empires, le développement d'un sentiment anti-guerre de la population et l'émergence dynamique sur la scène de l'histoire de l'un des acteurs fondamentaux de son changement : le socialisme.
Au lieu d’en finir avec la guerre, le résultat a été l'émergence de nouveaux fronts opposés, tant à l'extérieur qu’à l'intérieur des États, la définition de nouveaux conflits et des évolutions qui allaient changer à jamais les perspectives du monde. Mais, notamment en Grèce, la Première Guerre mondiale occupe peu de place dans la mémoire historique collective. Les événements qui ont précédé la guerre, comme la guerre des Balkans, et surtout ceux qui ont suivi, comme la catastrophe d'Asie Mineure de 1922, même si ce sont des éléments fondamentaux de la mémoire historique collective en Grèce, ne sont pas perçus dans le contexte de la première Guerre mondiale, à laquelle ils sont totalement liés.
La première partie des entretiens vise à présenter les évolutions qui ont conduit à la guerre, en mettant l'accent sur la gauche européenne et grecque dans une perspective plus large pour examiner la situation grecque dans le cadre des changements qui ont secoué le monde. Dans le premier exposé, sur la question nationale, le conférencier principal sera Walter Baier, coordinateur du réseau transform! qui soutient les entretiens d’histoire.
Lieu : Université d'Athènes, Ecole de droit, amphithéâtre Paparigopoulos
Programme
1ère partie
La Première Guerre mondiale : début d'un nouveau monde
29/01/2014
La question nationale dans la gauche européenne et la Première Guerre mondiale : Lénine, Rosa, les Austromarxistes et Staline
Walter Baier, Vienne, économiste et coordonnateur de transform! Europe
Grigoris Ananiades, professeur agrégé de théorie politique, Université Panteion
Coordinateur: Kirkos Doxiades, professeur de théorie politique à l'Université Panteion
02/12/2014
La guerre et la fin de l'ancien monde
Sia Anagnostopoulou, professeur agrégé d'histoire, Université Panteion
Tasos Sakelaropoulos, historien, Archives historiques du Musée Benaki
Coordinateur: Ménélas Charalampides, historien, Université d'Athènes
19/02/2014
Dans la connotation de la Révolution d'Octobre : L'éclatement du mouvement socialiste
Ioanna Papathanasiou, historienne, Archives de l'histoire sociale contemporaine, Centre national de recherches sociales
Elias Nikolakopoulos, professeur de théorie sociale et de sociologie, Université d'Athènes
Coordinateur: Theodoros Paraskevopoulos, économiste
12/03/2014
La Division nationale en Grèce (1914-1917) : dimensions politiques et extensions sociales
Procopis Papastratis, professeur émérite d'histoire, Université Panteion
Despina Papadimitriou, professeur adjoint d'histoire, Université Panteion
Coordinateur: Loudovikos Kotsonopoulos, politologue, Université Panteion
26/03/2014
La gauche grecque dans la Première Guerre mondiale : Des premiers socialistes au front d'Asie Mineure
Kostas Paloukis : doctorant d'histoire, Université de Crète
Mihalis Liberatos, historien, Université Panteion
Coordinateur : Stavros Panagiotidis, doctorant d'histoire, Université Panteion